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10 œuvres d'art considérées par les nazis comme «dégénérées»
La prise de contrôle de l'Allemagne et des nations environnantes par Hitler n'était pas simplement un exploit militaire ou génocidaire. Il voulait remanier complètement le tissu culturel de la Germanie. Cela s'appliquait également aux peintures. Selon lui, il existait un certain style d'art allemand, tel que le travail des «maîtres anciens» ou des peintures réalistes d'événements sains.
Hitler voulait en particulier éradiquer l'art moderne. Selon le Reich, l'art moderne était dépravé et irrationnel. Le dadaïsme, l'impressionnisme, le cubisme, l'expressionnisme et le surréalisme étaient tous verbotés, et ces peintures étaient toutes sorties des musées. Hitler a même déclaré: "Les dadaïstes, les cubistes et les futuristes expressifs, et les bavards objectifs ne participeront en aucun cas à notre renaissance culturelle."
En juillet 1937, l'Institut d'archéologie du Hofgarten à Munich exposa plus de 650 œuvres. Les pièces ont été affichées sous le titre de Entartete Kunst (“Art dégénéré”). Sur le mur figuraient des légendes, notamment: "Insolent moquerie du divin sous la domination du centrisme", "Une insulte à la féminité allemande" et "Révélation de l'âme raciale juive".
Le 20 mars 1939, environ 5 000 peintures, dessins et sculptures ont été jetés dans un feu sous le contrôle du service d'incendie de Berlin. D'autres ont été détruits à Paris en juillet 1942.
Heureusement, de nombreux conservateurs de musées et citoyens ordinaires ont vu la sauvagerie du Reich pour ce qu'elle était. De nombreuses œuvres ont été sorties clandestinement de pays occupés ou cachées dans des fermes ou des grottes désolées. Voici les récits de 10 œuvres d'art condamnées par les nazis et leurs créateurs.
Crédit photo: CBS Sunday Morning via YouTube10 Lune sur un lac de montagne
Max Beckmann
Max Beckmann (photo ci-dessus) s'est concentré sur des dessins figuratifs exagérés, déformés, ce qui le place parmi les artistes expressionnistes. Après ses expériences traumatisantes au service de la Première Guerre mondiale, il a cherché à explorer des thèmes spirituels et politiques dans son art. Le travail de Beckmann a été bien accueilli dans l'Allemagne d'après-guerre et il a même reçu des prix pour ses peintures.
Cependant, après l'accession au pouvoir d'Hitler, Beckmann fut démis de ses fonctions d'enseignant à la Stadel Art School de Francfort. Plus de 500 de ses œuvres ont été retirées des musées la même année. Beckmann s'est enfui à Amsterdam, où il a attendu la guerre avant d'immigrer aux États-Unis.
Certaines œuvres de Beckmann figuraient dans l'exposition d'art dégénérée de 1937. En 2012, plusieurs de ses pièces importantes ont été découvertes dans un appartement appartenant à un collectionneur d'art qui avait mis la main sur des centaines d'œuvres pillées par les nazis. L'aquarelle Lune sur un lac de montagne Il ne semble pas en avoir fait partie, mais il a été saisi à la Galerie nationale de Berlin pendant la guerre et est maintenant exposé aux collections de peinture de Bavière à Munich.
9 Baigneurs avec une tortue
Henri Matisse
Henri Matisse a mis au point le style du fauvisme, un style de coups de pinceau larges et visibles et de couleurs vives et irréalistes qui contrastent avec la vision hitlérienne d'une véritable œuvre d'art. En tant que tel, les travaux de Matisse étaient gravement menacés.
Les nazis étaient un régime pratique. Ils n'ont pas simplement détruit les œuvres d'art qu'ils n'aimaient pas. Ils le vendaient souvent à bas prix pour lever des devises pour le Reich. En 1939, Joseph Pulitzer Jr. était en lune de miel lorsqu'il rencontra l'une de ces ventes aux enchères qui se déroulait à Lucerne, en Suisse. Après avoir consulté Pierre Matisse, fils d’Henri, il réussit à sauver le tableau pour seulement 2 400 dollars. Pulitzer a décrit les œuvres en vente comme «les œuvres les plus créatives d'artistes de l'époque qui existaient à l'époque».
Matisse a été autorisé à continuer à exposer ses œuvres à Paris, en supposant qu'il ait signé un serment déclarant son statut d '«aryen». Il l'a fait, écrivant à son fils qu'il pensait qu'il «abandonnerait» sa patrie s'il se sauvait.
8 Le buveur d'absinthe
Pablo Picasso
Les peintures de l'abstraction et du cubisme de Pablo Picasso en ont clairement fait une cible pour le ridicule nazi. Tandis que Picasso est resté à Paris pendant l'occupation allemande, il n'a pas exposé son travail pendant ce temps. Son célèbre Guernica montra sa haine de la guerre et du Troisième Reich, et les nazis étaient certainement au courant.
cependant, Le buveur d'absinthe a été produit avant la montée des nazis, pendant la «période bleue» de Picasso. Portrait d'ange Fernandez de Soto, il représente le jeune artiste en train de boire un verre d'absinthe devant un fond sombre. La peinture est devenue controversée en 2006 lorsque le propriétaire de l'époque, Andrew Lloyd Webber, a annoncé son intention de la vendre aux enchères à des fins caritatives. Les descendants de l'ancien propriétaire, Paul von Mendelssohn-Bartholdy, ont protesté contre le fait que le tableau avait été vendu à l'origine sous la contrainte des nazis.
En effet, les Mendelssohn (descendants du célèbre compositeur Felix Mendelssohn) ont tenté de récupérer un certain nombre de peintures, notamment celles de Picasso et de van Gogh. Lorsque Mendelssohn-Bartholdy, un Juif allemand avec une épouse aryenne, s'est rendu compte que les nazis tenteraient de confisquer tous les biens juifs, il a tenté d'organiser son testament pour que sa femme «hérite» de son incroyable collection. Ses filles recevraient alors les œuvres après le décès de sa femme. Après sa mort, cependant, sa veuve a vendu un certain nombre de tableaux d'une valeur inestimable, bien que la vente aux enchères ait été forcée ou non par les nazis semble faire l'objet d'un débat.
Finalement, l'affaire a été réglée à l'amiable, Lloyd Webber en conservant la propriété. Le tableau a été vendu à un soumissionnaire anonyme en 2010.
7 Nu couché
Gustav Klimt
La concentration abstraite et érotique de l'œuvre de Gustav Klimt le rendit anathème pour les nazis, même s'il était décédé en 1918. Deux de ses dessins, des nus féminins saisis au musée Kunsthalle Mannheim, figurent dans la base de données de Freie Universitat Berlin. Malheureusement, leurs emplacements actuels restent inconnus, perdus dans les annales du temps.
La tragédie de Klimt concerne une femme nommée Adele Bloch-Bauer. Adele et son mari, Ferdinand, appartenaient à la haute société viennoise. Adele a posé pour deux des portraits de Klimt et peut-être plus de peintures, y compris son travail le plus célèbre, Le baiser. Quand Adele est morte à l'âge de 43 ans, son mari a créé un mémorial dans leur maison en utilisant les œuvres de Klimt. Cependant, au début de la guerre, le Juif Bloch-Bauer fut obligé de fuir son domicile et d'abandonner tous ses biens. Il est mort en exil en 1945.
Cependant, sa nièce, Maria Altman, a obtenu justice pour sa défunte tante et son oncle. En 2006, un conseil d'arbitrage autrichien a ordonné que cinq tableaux, y compris les deux portraits d'Adele, soient restitués à Maria Altman. Les peintures sont évaluées à 150 millions de dollars. L'une se trouve maintenant à la Neue Galerie à New York et l'autre au Museum of Modern Art.
6 Autoportrait dédié à Paul Gauguin
Vincent Van Gogh
Le travail de Vincent van Gogh se trouva sous la surveillance des nazis en raison de ses influences expressionnistes. Les tourbillons déformés et les couleurs en cascade étaient trop modernes, ce qui les rendait trop dégénérés.
L'autoportrait de Van Gogh sur un magnifique fond marin a été donné à la Neue Staatsgalerie à Munich en 1919, mais 20 ans plus tard, il était visé par les nazis. Entre 1937 et 1938, le portrait fut pris des murs du musée et vendu aux enchères à Lucerne.
Le van Gogh a ensuite été acheté pour une somme considérable par Maurice Wertheim, qui a légué le tableau au Harvard Art Museums. Tout comme Joseph Pulitzer Jr., Wertheim "semblait croire que soutenir ce que les nazis détestaient était justifiable". Contrairement à de nombreux autres ouvrages de cette liste, le tableau a été pris dans un musée géré par l'État et n'est donc pas légalement obligatoire. être retourné.
Ironiquement, le fait qu'il ait été saisi peut être la raison pour laquelle le tableau a survécu. Lorsque la Seconde Guerre mondiale a dégénéré, la Neue Staatsgalerie a fermé ses portes. Pour protéger ses peintures, certaines ont été expédiées hors de Munich. D'autres ont été logés dans le sous-sol du musée. Malheureusement, la structure a été bombardée et de nombreuses œuvres ont été détruites. Mais heureusement, ce van Gogh a été sauvé.
5 Les infirmes de guerre
Otto Dix
De tous les styles d'art qu'Hitler détestait, il aurait peut-être le plus détesté le Dadaïsme. Il a raillé contre le style dans Mein Kampf, affirmant que le dadaïsme était «l'excès dégénéré d'humains aliénés et dépravés». En outre, il a déclaré que les dadaïstes «tenaient à outrance l'expression du sentiment national, renversant les concepts de sublime et de beau, de digne et de bien en traînant finalement les gens au niveau de leur propre mentalité basse. "
Les dadaïstes auraient probablement été flattés par cette représentation. Le dadaïsme primitif a commencé comme une sorte de «mouvement anti-art», une attaque satirique contre le capitalisme et la bourgeoisie qui, de l'avis de nombreux dada, avaient entraîné leurs nations dans la Première Guerre mondiale. D'après l'artiste Hans Richter:
«Pour tout ce que l'art représentait, Dada devait représenter le contraire. En ce qui concerne l’esthétique traditionnelle, Dada a ignoré l’esthétique. Si l'art devait faire appel à la sensibilité, Dada était censé offenser. ”
Il n’est donc pas étonnant que Otto Dix frappe fort Les infirmes de guerre reste perdu. Bien que ce soit une peinture, le style ressemble presque à un collage fait à partir de magazines. La peinture ridiculise tout le monde, y compris les militaires pour avoir paralysé les hommes pauvres, le public pour son étrange fascination pour les handicapés, et les blessés eux-mêmes pour avoir gardé leur fierté dans un pays qui les a envoyés en guerre. La peinture a été présentée dans l'exposition d'art dégénéré, puis probablement détruite.
4 Ordre des couleurs
Hans Richter
https://www.youtube.com/watch?v=FYPb8uIQENs
Hans Richter était un autre dadaïste qui s’est opposé sans vergogne aux nazis. Richter, qui avait servi pendant la Première Guerre mondiale et était devenu partiellement paralysé, croyait fermement qu'il était du devoir des artistes de s'opposer à la guerre et de soutenir la révolution. Il a critiqué l'Allemagne militariste dans ses dessins à la plume et a étudié la couleur et la composition dans ses peintures abstraites. Richter a également été un pionnier du film abstrait, avec son Rythme 21 être extrêmement important dans le mouvement.
De toute évidence, ni sa lourde satire ni son usage excessif de lignes abstraites et de couleurs ne pourraient rester dans la vision culturelle du Reich.
Farbenordnung, qui se traduit par Ordre des couleurs, semble être l’une des études de couleurs abstraites de Richter. Une fois logé dans le musée provincial de Hanovre, il a été saisi et exposé à Entartete Kunst avant d'être finalement détruit. Quant à Richter lui-même, il émigre aux États-Unis en 1941.
3 Jardin d'hiver
Paul Klee, 1925
Paul Klee a la particularité peu recommandable d’être un artiste juif rare à l’époque des nazis. En plus de ce «crime terrible», Klee était un artiste moderne.Bien que difficile à classer, sa peinture couvrait les domaines de l'expressionnisme, du cubisme, du surréalisme et de l'abstraction.
De 1931 à 1933, Klee a enseigné à l’Académie de Düsseldorf. Cependant, sa carrière a été interrompue par un journal d'investigation nazi. «Il dit à tout le monde qu'il est un pur-sang arabe», a rapporté le chiffon, «mais il est un juif typique de Galice.» La Gestapo a fouillé sa maison et Klee a été renvoyé.
Pour faire face à cet événement, Klee a créé Frappé de la liste, une peinture dans laquelle on voit une personne abstraite monochromatique pleurer comme un «X» noir recouvre son visage. Klee et sa famille ont fui en Suisse peu de temps après. Quant à son travail intitulé Jardin d'hiver, il a été saisi au Musée Civique des Arts et Métiers de Halle, avec des centaines de ses autres œuvres. Tragiquement, 17 de ses peintures ont été exposées à Entartete Kunst et cette pièce a été détruite.
2 La Belle Jardinière
Max Ernst
Max Ernst était encore un autre dadaïste et, au début de la Seconde Guerre mondiale, Ernst s'est retrouvé pris au piège à Paris en tant qu '«étranger indésirable», alors même qu'il était allemand. Après l'intercession de quelques amis célèbres, Ernst fut relâché pour être arrêté plus tard par la Gestapo lorsque les Allemands envahirent Paris. Il a ensuite réussi à s'échapper en Amérique avec l'aide de Peggy Guggenheim, une riche protectrice des arts.
Ernst n'avait pas peur de s'attaquer à des sujets délicats dans ses œuvres. Dans un tableau célèbre, Ernst représente la Vierge Marie fessant un jeune Christ tandis que trois peintres célèbres, dont Ernst, regardent par la fenêtre. Dans La Belle Jardinière (Création d'Ève), Ernst peint une Ève nue avec une colombe à la place scandaleuse. Derrière Eve, il y a un dessin au trait représentant une femme faite de fruits.
Au moins deux des œuvres d'Ernst ont été exposées dans Entartete Kunst. Fait intéressant, une photo prise lors de l’exposition montre Hitler qui passe devant La Belle Jardinière. Malheureusement, les traces de ce tableau ont été perdues après l'événement et il a peut-être été détruit par les nazis.
1 Autoportrait en soldat
Ernst Ludwig Kirchner, 1915
Ernst Ludwig Kirchner a mené une vie troublée mais influente. Il souffrait de maladies physiques et mentales, aggravées par son passé de soldat de la Première Guerre mondiale. Cependant, il était également le membre fondateur de «The Bridge», un groupe qui espérait bien former un pont entre les styles d'art anciens et nouveaux. Grâce à Kirchner, ces artistes ont exercé une grande influence dans la période qui a conduit à l'avènement de l'expressionnisme.
Autoportrait en soldat est probablement l'une des pièces les plus importantes jamais créées par Kirchner. Au premier plan, on voit Kirchner en uniforme militaire, tenant une souche à l'emplacement de la main droite. Son visage est très stylisé. À l'arrière-plan, nous voyons l'atelier de l'artiste, complété par un modèle nu. Les couleurs sont vives, mais elles sont aussi tristes. Il rassemble les complexités auxquelles Kirchner a été confronté au cours de cette période de sa vie.
En 1933, les nazis ont accédé au pouvoir, condamnant le style abstrait de Kirchner et l'empêchant de vendre ses peintures. Il a été contraint de quitter l'Académie des arts de Prusse. En 1937, plus de 600 de ses œuvres ont été retirées des musées allemands et au moins 32 ont été exposées à l'exposition Degenerate Arts. Kirchner s’est suicidé tragiquement en 1938.